24 juillet 2012

The Dictator - Larry Charles - 2012

Hou là là, les vacances sont passées par là et le dernier film en date (du mois de juin) attend toujours dans le placard à brouillons...
Le Dictateur incarné par Sacha Baron Cohen sort donc enfin de ma boite !

Si vous n'avez aimé ni Ali G, ni Borat, ni Brüno, alors vous n'aimerez probablement pas le général Aladeen. Dans ce cas, passez votre chemin et continuez de buller sur le net au lieu de bosser.

Pour ceux qui s'étaient plutôt bien poilés lors des précédents opus, bah vous vous poilerez sans doute davantage. Peut-être parce qu'à la différence de Brüno et de Borat, on n'est pas le cul entre deux chaises à se demander si les interlocuteurs du héros sont dans la confidence ou pas : "Mais c'est des acteurs, c'est pas possible !!"
Sur fond de morceaux célèbres réinterprétés à la gloire du dirigeant (The Next episode de Dr Dre, Everybody hurts, Let's get it on...) The Dictator ressemble à un "vrai film". Je ne sais pas ce qu'est un "faux film", mais vous avez suivi ma pensée. Pour coller un peu à une certaine réalité (passée), il est escorté par des Amazones un peu plus bonasses que celles de son père spirituel, Mouammar Khadafi.

On trouvera donc de l'humour prout/bite/caca à gogo, des blagues de poils, des blagues de gosses qu'on pousse, du sexisme, de l'humour crasseux et ainsi de suite, mais j'avoue que quand c'est aussi bien présenté, moi ça me fait marrer. Surtout que lesdites blagues ne se limitent pas à celles de la bande-annonce, suivez mon regard. On y trouvera aussi des célébrités venues jouer les cachetonneurs (aussi bien auprès du Guide sexuel suprême qu'auprès du président Chinois, personnage récurent de connard pervers et lubrique.)

Le climax du film n'évite pas la pique politique contre les États-Unis bien-pensants, histoire de dire que toutes ces pitreries avaient, mine de rien, une finalité.

Si vous oubliez que ce genre de séance attire les gens qui aiment partager un film avec leur voisin et le commenter en remuant leur pop corn, vous passerez sans doute un bon moment.




20 juin 2012

Les femmes du bus 678 - Mohamed Diab - 2012

Les femmes du bus 678 s'inspire de l'histoire vraie du premier procès pour agression sexuelle intenté en Égypte. Donc de la première Égyptienne a avoir envoyé paître la pression sociale et préféré faire reconnaître publiquement le mal qui lui a été objectivement fait.

Si quelques journaux avaient déjà abordé le sujet du harcèlement sexuel constant dans le pays avant les révolutions arabes, de malheureux événements Place Tahrir (ayant touché des journalistes) auront aussi redonné un peu de jus au projecteur. D'après un rapport d'un observatoire égyptien (Centre égyptien pour les droits des femmes), ce phénomène qui gangrène le pays toucherait 83% des Égyptiennes et 98% de femmes étrangères. Donc, seules 17 Égyptiennes sur 100 et seules 2 touristes sur 100 ne se sont JAMAIS pris ni main au panier, ni tâtage de miches et encore moins de bite qui colle... Il faut avouer que c'est un état de fait révoltant.

Ce film a donc une réelle portée politique et sociétale. Une récente manifestation de femmes au début du mois de juin (qui s'est quand même soldée par des agressions sexuelles généralisées) montre bien que le pays commence à prendre conscience du problème et profite du changement de régime et d'un éventuel souffle de liberté pour le mettre sur la place publique. Et quoi qu'on en dise, ce film contribue lui aussi à faire avancer le schmilblick.

Au delà de son utilité humaine, sociale et politique, Les femmes du bus 678 est-il un bon film ? Personnellement (et ça n'engage surement pas le barbu assis à côté de moi qui était moins enthousiaste) il m'a pas mal émue. Il a même fait pleurer la dame assise dans ma rangée.
Il suit le parcours de trois protagonistes, trois femmes très différentes et issues de milieux sociaux relativement représentatifs de l’Égypte d'aujourd'hui : Fayza jeune mère de famille conservatrice et silencieuse, Seba quadra indépendante des milieux aisés et Nelly, petite zoulette amoureuse de classe moyenne +, sur le point de se marier. Toutes les trois sont confrontées à une agression sexuelle et n'arrivent simplement pas à reprendre une vie normale.
Leurs hommes jouent aussi des rôles ambigus, eux-mêmes pris en étau par la société, la famille, la réputation, le qu'en dira-t-on.
Certains plans sont vraiment beaux, même si ce n'est visiblement pas l'objectif du réalisateur, qui colle davantage au réel. Le réel est cependant bien filmé, c'est pas une critique. Disons que si vous cherchez un film esthétisant, passez votre chemin. Si les intrigues personnelles entre les femmes auraient pu être démêlées plus rapidement, j'ai tout de même trouvé ce film, dans sa globalité, bien rythmé et poignant. Vraiment.

6 juin 2012

Prometheus - Ridley Scott - 2012

Pffff putain mais c'était nuuuuul !
Châtelet-les, séance de 22h, la salle est bondée, les moindres places vacantes sont gardées, on se retrouve en périphérie, mais quand même pas si mal. La salle est en effervescence, ça court pour pas se retrouver au premier rang (et vomir à cause de la 3D), ça fait des roulements entre potes pour aller toper du pot-corn et faire pipi, bref, on sent quand-même comme une certaine attente.

Pourquoi ?


Parce que Prometheus est le dernier film de Ridley Scott, papa d'Alien et d'autres grosses productions hollywoodiennes. Prometheus est aussi le premier film de la saga du huitième passager, c'est un peu comme ça que c'est vendu, attention, vous allez découvrir les origines de la bête. Moué.
Au final, on découvre surtout que papi Scott a plus beaucoup d'idées et qu'il a voulu refaire la même confiture, mais qu'il a changé de pot.
Le scénario est tout plat, les décors sont en carton, Charlize Therone joue les femmes froides limite ciborg avec son vieux costard rigido-galactique tellement cliché. Elle s'oppose tellement bien à la gentille héroïne (Noomy Rapace) pleine d'humanité et d'amour que c'en est presque caricatural. Attention toutefois, je me suis pas ennuyée. C'est juste que le film ne sert absolument à rien.

Maintenant je distribue les bons points de la séance : même si le geek gras à côté de moi à mis 30 minutes à avaler son pop corn, je dois avouer que UGC m'a réconciliée avec la 3D. Leur système est tellement mieux que chez MK2, les lunettes sont moins lourdes et restituent tellement mieux les couleurs. Du coup, dans l'espace, la 3D ça marche plutôt bien.
Et deuxième chose, la présence d'Idriss Elba en commandant décontracté du gland. Si vous ne le connaissez pas (pauv' tâche va), retrouvez-le vite dans les séries The Wire et Luther qui sont juste excellentes.

5 juin 2012

Cosmopolis - David Cronenberg - 2012

Attention, daube, je répète, attention daube.

Mais que s'est-il passé ? Après A Dangerous Méthod qui était déjà bof bof, David Cronenberg a encore fait table rase du passé. Intersidéral.

Sur le papier pourtant ça sentait bon. Il s'agissait de nous faire embarquer toute une journée dans la limo d'un golden boy propre sur lui, incarné par Robert Pattinson, le chouchou des fans de Toilettes, nan pardon, de Twilight. Comme Eric Packer, son personnage, tient absolument à se faire couper sa banane laquée de trader, malgré son garde du corps ronchon a la bouche de canard, tous viennent à lui (marchande d'art cochonne, associés, médecin, mentor) le temps de la traversée de New York. Les seuls moments où Packer sort de son monde, c'est pour bouffer avec sa petite promise bien élevée qui lui refuse toute relation sexuelle, mais Packer a le sclip qui déborde, et ça commence à le démanger. En l'espace d'une journée New York sombre dans le chaos à cause d'une crise financière (quelle idée !) et le personnage principal sombre en même temps. Ouais...

Et sinon à part se branler sur des concepts philosophico-économiques, le film ne dit pas grand chose. Enfin en tout cas, pas à moi. A tel point que j'ai piqué du nez sur les 20 dernières minutes, le climax branletto-intellectuel du film... 1h40 de dialogues récités comme à l'école avec option visage en cire (sauf pour la belle Juju Binoche), bah ça vous flingue un petit être fatigué par sa journée de dur labeur.

A noter la participation de Matthieu Amalric sous les traits d'un entarteur anarcho-crasseux.
Pff, je n'ai franchement rien à ajouter.

Le plafond est très présent, Heinrich.

4 juin 2012

De rouille et d'os - Jacques Audiard - 2012

Je suis allée voir De rouille et d'os comme un zombie irait boire un verre de sang au cou d'une jeune vierge. Des raisons extérieures à mon agenda m'avaient contrainte à attendre deux semaines et c'était déjà trop.
Toute frétillante, je comptais fondre pour une belle histoire d'amour, une qui serait pas recouverte de miel et de glaçage mais plutôt de tripes entortillées (et encore frétillantes). Une histoire d'amour à la sauce Audiard, sliourp, un festin s'annonçait. Sauf que ces cons de journalistes à Cannes ont tout misé sur l'histoire d'amour avec deux acteurs top glamour, alors que c'est un peu plus compliqué que ça... Et j'étais pas au courant, alors j'ai un peu lâché mon verre d'hémoglobine sur le fauteuil du MK2 Quai de Loire.
C'est emmerdant d'être déçu dans un tel cas. Parce que le film est vraiment bon, tout est bien ficelé, la réalisation est belle et intelligente, les personnages bien travaillés et bien interprétés (sauf quand même parfois Mathias Schoenhaert, je sais pas si c'est à cause de son accent belge, mais ça passait pas toujours à mes oreilles).
C'est un peu plus compliqué que ça, parce que j'ai eu l'impression que De rouille et d'os tournait surtout autour du personnage d'Ali, autour duquel gravitent les autres personnages. Son histoire avec Stéphanie est centrale, oui, mais sa vie de paumé, son hobby castagneur, son gosse et sa manière d'envisager la vie forment toute la carcasse du film. Ali est interprété par Mathias Schoenhaert, vu précédemment dans Bullhead, et c'est effectivement un acteur à suivre. La comédienne principale, Mariard Cotillon, est quant à elle une jeune inconnue. Vu qu'elle a pas de jambes, je vois pas comment elle pourrait faire carrière...

De toute façon, si vous ne l'avez pas vu, allez-y et profitez-en pour (re)voir Un prophète, De battre mon coeur s'est arrêté, ou Sur mes lèvres pour les plus récents. Sinon vous avez surement déjà tout lu et tout entendu sur ce film, pour une étude intelligente et approfondie, c'est pas ici.

1 mai 2012

Viva Riva! - Djo Munga - 2012

Bon. Comment dire.
A en croire la jaquette du DVD, "Kinshasa is calling" et en plus elle nous appelle pour voir le "Meilleur film africain de l'année des MTV Awards". Je suis franchement pas experte en cinéma africain, mais disons que l'absence d'une réelle industrie cinématographique dans l'ensemble de ces pays est directement responsable de la qualité des films produits. Alors c'est pas la peine de me citer District 9 ou Highjack stories qui sont des cas vraiment à part (car sud-africains) ou encore les quelques réalisateurs dont on entend parler une fois par an (Mahamat Saleh Haroun, Abderrahmane Sissako...). Faut le dire, généralement, un film tourné et produit en Afrique, ça donne encore de nos jours ça ou bien ça, enfin bref, vous m'avez comprise.
Du coup, oui, Viva Riva! peut concourir dans la catégorie du meilleur film africain de l'année. La photo est franchement pas dégueu, super colorée et certains pourront éventuellement y trouver une ressemblance avec La cité de Dieu, genre au niveau du crépi décrépit...
Et alors donc, de quoi s'agit-il ? D'une histoire d'amour sur fond de Kinshasa en proie à une pénurie d'essence, de mafieux angolais qui recherchent notre héros, Riva, jeune beau gosse avec une espèce de tête ronde à la Usher, pas mal de cran et beaucoup d'assurance (qu'il tire des liasses de billets qu'il a gagnées en rapportant de l'essence d'Angola, justement). Il tombe amoureux d'une belle métisse aux cheveux rouges, qui sort avec le loubard local. Va y avoir de l'action. Voilà le film est terminé.
Sérieux, l'intrigue est super fine et les personnages pas très creusés. On y retrouve comme souvent le bolosse de service, le meilleur ami de Riva, qui met sa chemise saumon et sa cravate pour aller voir les putes, y a aussi un méchant qui se prend pour Snoop Dogg. Ah si quand même, il faut dire que les scènes de cul sont plutôt créatives : elles sont peu nombreuses mais toujours réussies (c'est pas une blague).
Le film ne durait qu'1h38, mais on a presque réussi à s'ennuyer. Pourtant c'était pas à défaut de gags sur les fonctionnaires corrompus, la pénurie de taxis et les imbéciles en tout genre.

Allez, j'irai tout de même pas jusqu'au Tib en berne, je mets un Juste tib pour l'effort.

29 avril 2012

2 days in New York - Julie Delpy - 2012

Tout le monde n'aime pas Julie Delpy. Et je peux le comprendre. Elle a quand même un léger petit côté égocentrico-hystérique qui peut faire peur. Mais on est tous un peu comme ça dans le fond, alors c'est pas moi qui vais lui en vouloir.

Two days in New York suit Two days in Paris, Marion a quitté Jack pour se recaser avec Mingus (Chris Rock, qui, même s'il a porté des chemises ringardes en soie pendant ses one man shows des années 80 ne doit surtout pas être confondu avec Chris Tucker, qui lui est Le ringard absolu). Et le pauvre mingus va prendre en pleine face la famille française de sa dulcinée, venue leur rendre visite.
Le papa (Albert Delpy) en franchouillard crado, anarchiste et lubrique, la sœur Rose (Alexia Landeau) en pédopsychiatre gaffeuse, tarée et donneuse de leçons, accompagnée de son insupportable/excellent copain ringard, bête et tellement désolé de n'être ni noir ni américain. L'arrivée de tout ce petit monde va créer l'effervescence.

Dans ce film, la comparaison avec Woody Allen est plutôt facile, mais en même temps assez évidente : le réalisateur/personnage principal est pris dans un tourbillon de pensées, de conversations, de scènes loufoques... à Paris, cette touche 'Delpy' était déjà présente mais perso, j'avais jamais fait le rapprochement, par contre dans un appartement new-yorkais, là ça saute aux yeux.

Ce qui m'a particulièrement plus, au-delà du fait que le film est en soi assez rafraichissant, drôle et bien rythmé (sauf la dernière 1/2 heure), c'est la manière dont cette famille de gros casse-couilles fait trembler la petite cellule du couple, jusque là soudée. Mingus est moralement exigent et Marion met quelques unes de ses valeurs en sourdine, le temps de la visite, histoire de contenter tout le monde. Du coup, ça clashe et l'histoire sort un peu du simple portrait d'une famille Groseille sympatoche.

Moi je dis youpi !

28 avril 2012

I wish - Hirokazu Kore-Eda - 2012

Autant annoncer de suite la couleur, ce film n'a à mon avis pas grand intérêt en termes stylistique ou scénaristique. Disons cependant qu'il est plus intéressant d'un point de vue sociétal. C'est un peu comme mater un documentaire sur le Japon contemporain, quoi. On y voit le quotidien d'un couple séparé, chacun ayant la charge d'un de leurs deux garçons. Enfin c'est plutôt le quotidien des gosses qu'on voit. Et il faut le dire, ils sont trop mignons et jouent vraiment bien, à la différence de certains...

Les deux frères, Goichi et Ryoonosuke, souffrent un peu de l'éloignement, mais chacun a choisi la parent avec lequel il voulait vivre. Ils se passent des coups de fil en sortant de la piscine municipale tout en bouffant des glaces. Goichi le bouboule vit pépèrement avec sa mère chez ses grands-parents tandis que Ryoonosuke vit chez son père, le beatnik rockeur pas capable de faire une lessive.

Outre l'histoire un peu cucu du Shinkansen qui réaliserait les rêves, I wish est surtout l'occasion pour nous spectateurs occidentaux de zyeuter un peu plus dans la société japonaise, la banale, celle où les mecs chelous déguisés en poupées, les yakuzas, la technologie et autres centrales radioactives n'ont pas trop de raison d'être visibles.
On y découvre la vie dans une petite province calme du pays, parmi des papis pâtissiers qui veulent se faire un peu de beurre pour l'arrivée du TGV. Tout tourne autour de la famille, visiblement un thème récurrent chez Kore-Eda, qui avait sorti Still walking en 2008. Ce joli film traitait lui aussi des liens de famille et de l'évolution de chacun de ses membres, de la tradition culinaire et des traditions culturelles japonaises en général.

En bref, c'est un petit film gentil. Si vous devez choisir, regardez plutôt Still walking.

16 avril 2012

My week with Marilyn - Simon Curtis - 2012

My week with Marilyn raconte une semaine de la vie de Marilyn Monroe et de son coup de cœur du moment, le futur documentariste Colin Clark, à l'époque 3e assistant sur un film qu'elle tournait en Angleterre. Le présent film est une adaptation du bouquin de Clark, dans lequel il racontait cette aventure avec la superstar de l'époque. Voilà pour le scénario.
Côté réalisateur, Simon Curtis a, d'après mes tablettes, une filmographie pleine de séries TV et de téléfilms, et disons que ça se ressent. Le film ici présent est loin d'être raté, disons qu'il est très explicatif et démonstratif, propret, tiède, sans plus, moué. Oui, les années 60 c'est super à la mode en ce moment, mais ça suffit pas. La réalisation, c'est torché, misons plutôt sur les personnages, Simon !


Et là, heureusement que le casting met un peu d'étoiles dans les yeux, parce que sinon j'aurais frôlé l'ennui. Le choix des acteurs est à base de rosbif, vu que ledit film de Laurence Olivier, Le prince et la danseuse, était tourné en Angleterre. On va même y retrouver la meuf d'Harry Potter qui n'était pas à son avantage et... aurait dû rester à Poudlard.
Les deux acteurs principaux tiennent le film. Point barre. Y a aussi Kenneth Branagh en Laurence Olivier mais bon, heu, moué, bof.
On a d'un côté le pimpant, fringant, croquant Eddie Redmayne. Putain quel charme. Who putain, pourtant les peaux laiteuses, c'est pas mon rayon. Vous l'avez peut-être chopé sur Canal dans les Piliers de la terre (où il était question de bâtir des cathédrales et d'un clergé véreux et cupide). Il y jouait un fils de sorcière à la tête de feu. Et d'ailleurs My week with Marilyn est l'un de ses rares rôles dans un costume moderne (sans cotte de maille, j'entends). Le Moyen-Age faut croire que ça colle à la peau. Ou alors, c'est qu'il a une pure tête de mec du moyen-age, je sais pas...
De l'autre côté, c'est Michelle Williams qui incarne Marilyn. Ivre ou défoncée aux calmants, yeux de biche, sourire ingénu, tout y passe, on retrouve bien la star. Dans sa jeunesse, Michmich est allée à l'école de Dawson's Creek, puis elle a joué la femme éperdue dans Le secret de Brokeback Mountain (y avait de quoi !), et après aussi dans Shutter Island, bref, c'était une gentille abonnée aux seconds rôles de pleurnicharde.
Attention, minute féministe ! En même temps, tout le monde sait bien que les femmes sont les seconds rôles de la vie, hein...
Oui bon, et donc tout ça pour dire, comme on est tombé d'accord avec ma bande du ciné, c'était pas le film de l'année, mais c'était quand même sympa.

3 mars 2012

Le territoire des loups - Joe Carnahan - 2012

Un bon film !! Ca y est !! J'ai enfin vu un bon film !! Putain que ça fait du bien.

Dans "The Grey" (titre original), tout part d'un scénario relativement simple : un groupe d'hommes livrés à eux-mêmes dans un milieu hostile (la montagne, un paquebot...) et/ou face à un animal sauvage (requin, piranha, zombie, anaconda, choisissez votre phobie !), ici en l'occurrence le loup. Le groupe perd des têtes tout au long du film et on se doute bien dès le départ qu'au final il en restera pas énormément. Déjà vu.

Sauf que comme dirait mon oreillette, y a pas de mauvais scénarios, y a que des mauvais traitements. Et il faut dire que cette phrase s'applique parfaitement au Territoire des loups. Le scénario est simple, mais la réalisation parfaite, précise, efficace, rythmée, donne tout son souffle à l'histoire et tient le spectateur en haleine pendant presque deux heures. J'entendais régulièrement les gens exprimer leur soulagement après le véritable stress engendré par certaines scènes, cette espèce de rire nerveux qu'on lâche pour libérer une pression. Je l'ai moi-même lâché ce rire, j'avais des impatiences dans les jambes, je serrais les mains, j'ai vécu le film, il m'a emportée en Alaska, aux côtés de John Ottway (interprété par le parfait Liam Neeson sur les épaules duquel repose quand même tout le film, à ne pas confondre avec Leslie Nielsen, please).

Alaska, sur une site de forage pétrolier enneigé et glacial. Tout commence par une présentation rapide mais super efficace du personnage principal. Solitaire, mélancolique, meurtri, profondément triste. J'ai accroché dès le début. Tout s'est réchauffé.
Il est employé à sniper les loups qui peuvent se jeter sur les travailleurs, ça tombe bien, il va devoir les affronter à mains nues pendant plusieurs jours. Car l'avion qui devait ramener un tas d'employés à la civilisation se crashe en pleine toundra et il ne reste déjà plus que sept mecs en lice.
Mais revenons un instant sur la scène du crash. La scène du crash quoi !!
D'une intensité et d'une concision rares, pas d'explosions à tout va, pas d'hystérie, pas de plans superflus, une force et une efficacité qui m'ont soulevé le cœur, même les fauteuils de la salle retenaient leur souffle. Dans les 20 premières minutes du film, on a déjà ressenti plus de choses dans sa carcasse qu'en 20 films français (et bim).

Et c'est pareil tout le reste du film, les loups attaquent, encerclent, hurlent, se font oublier le temps de creuser les personnages, puis reviennent soudain. La nature en rajoute une couche, le groupe se délite, l'homme fait face à sa vulnérabilité physique comme mentale et se questionne, interroge sa foi, sa vie, ce qui le meut, la nécessité (ou non) de sa survie en somme. La religion est rapidement abordée, la famille et l'amour, bien qu'esquissés tout du long, prennent toute leur ampleur dans la scène finale (où j'ai failli chialer).

Effi-ca-ci-té, je vous dis. Ça fait du bien.


1 mars 2012

Bullhead - 2012 - Michael R. Roskam

Ce film était en compétition aux Oscars dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère. Il y côtoyait d'ailleurs La guerre est déclarée (heureusement que Tib-O-Rama était en sommeil lors de sa sortie, sinon y aurait encore du vomi et de la salive plein le blog), Omar m'a tuer ou Une séparation (la vainqueur).
Fin de la parenthèse glamour, mettez votre smoking au placard et enfilez vos bottes.

Rundskop est un film belge, issu de la branche flamande de la famille, donc pas de sympathiques gaufrrres, pas de frrrites, pas de Une fouè au portillon. De ce côté, on va plutôt trouver des putes dans des boites rouges et du bœuf aux hormones.


Pour ce qui est de l'ambiance visuelle, il suffit de regarder la page des photos du film sur Imdb et vous aurez immédiatement le cafard. Si j'en crois les films des frères Dardenne et le fait de n'avoir jamais mis le pied en Belgique, je commence à me dire que le soleil n'y brille simplement jamais et que le Plat pays n'a juste pas encore accès à la couleur. Tout ça pour dire que la photo est franchement beige/grise avec une pointe de verni mat et désaturé, le tout aidant à sentir la chape de merde que le héros porte sur ses épaules.

A travers un portrait de l'élevage intensif et de la mafia des hormones locale, plutôt tentaculaire et bien installée, le réalisateur aborde en parallèle le besoin vital de faire partie de la communauté des Hommes. Aimer et être aimé, comme tout un chacun. Ce qui est d'autant plus difficile quand on est Jacky Vanmarsenille, le personnage principal, un gros balèze qui a subi un épisode plus que traumatique dans son enfance et se shoote à la testostérone pour ne pas avoir l'air d'une anguille. Comme il élève lui-même des vaches à viande de manière peu naturelle, comme le faisait déjà son père, disons que c'est une sorte d'Obélix tombé dans la marmite aux hormones. Jacky est un inadapté, il a l’œil torve, le nez pété, le torse gonflé, il bouillonne de violence comme une vieille cocotte minute pleine de waterzooï. C'est bien ça qui nous le rend si attachant, quand-même, il faut le dire.

Au final, si le film équilibre plutôt bien les deux trames de l'histoire (embrouille de mafieux/trajectoire du gentil golgoth entrainé malgré lui dans leur spirale infernale), le tout reste quand même plombant et pas très joli.
Tout ce que je dirai, c'est que c'était mieux que la bande-annonce ne me le laissait penser...



21 février 2012

La Taupe - Tomas Alfredson - 2012

J'ai rarement vu un film vu un dimanche ressembler autant lui-même à un dimanche (en Allemagne avec un Derick à la téloche).
Me suis fait chier.
Je sais pas si c'est l'image poussiéreuse jaunie spéciale années 70 ou si c'est les pattes d'eph et les coupes de merde desdites années qui m'ont plongée dans une douce léthargie (sans parler de mon voisin de chambrée qui a carrément récupéré de sa courte nuit dans les fauteuils du MK2) mais, maintenant, c'est sûr, la Guerre froide m'a tuer.

Un petit résumé du film pour ceux qui aimeraient tout de même le voir vu la pub qu'on lui fait autour de la prestation de Gary Oldman.
La patron du MI6 (John Hurt, à ne pas confondre avec Gandalf qui lui ressemble grââve) se fait virer après une petite boucherie dans un pays de l'Est. Son fidèle bras droit, Georges Smiley (Gary Oldman) est cependant réembauché par le Prime Minister qui pense que René la Taupe a creusé des galeries sous les locaux des services secrets de sa Majesté. Smiley mettra 2h à débusquer la taupe, mais il finira par l'emporter, après plusieurs revirements de situation et grâce à l'arrivée de Ricky Tarr, joué par un Tom Hardy peu mis en valeur en termes capillaires. Mais Tom, je te le pardonne, parce que d'une part c'est la faute à la costumière et puis en plus je t'aime bien.

J'en ai déjà bien assez dit.
A plus, ma tib !

14 février 2012

J. Edgar - Clint Eastwood - 2012

Je ne peux pas dire que je connaissais la vie de l'homme sur le bout des doigts, ce serait mentir, et le mensonge, c'est très mal... donc on va se fier à la version de Clint sur ce coup.
John Edgar Hoover est donc l'inventeur du premier aspirateur à sac, nan c'est une mauvaise blague destinée aux anglophones...
John Edgar Hoover a été le directeur du FBI pendant 6 présidents américains (Kennedy compris), il menait une petite vie tranquille aux côtés de sa mère, il n'avait ni femme ni enfants, pour cause d'homosexualité sous-jacente et détestait les communistes par-dessus tout.

Mû par la volonté de bouter ces cocos hors des États-Unis d'Amérique ainsi que de défendre la veuve et l'orphelin des bandits à mitraillettes qui sévissaient à l'époque, le modèle d'intégrité J.E. Hoover savait aussi poser des micros pour faire chanter les hauts dignitaires adultères, déformer la vérité, ranger sa parole derrière sa cravate et monter des coups tordus en partant du principe que la fin justifie toujours les moyens.
Les Américains doivent donc à Hoover la création et la pérennité du FBI en instaurant à coups d'inscriptions dans la loi le port d'arme pour les agents, la centralisation des fichiers d'identité fédéraux ou la naissance de la police scientifique (sans lui, point de NCIS, CSI, Julie Lescaut et autres Cold Case).

Le décor est planté. Grosse pièce, quoi.

Pour les nécessités du scénario proposant un aller retour entre les années 60 où Hoover rédige ses mémoires et le passé, de ses débuts au département de la justice (dans les années 20) et sa montée en grade, les personnages principaux ont été vieillis (+ 40 ans). Naomie Watts, la fidèle secrétaire, s'en sort plutôt bien pendant que Di Caprio se retrouve tout bouffi et Armie Hammer complètement engoncé dans sa cagoule en plastoc (avec supplément taches de vieillesse à gogo). J'ai pas du tout accroché, je dirais même que j'attendais impatiemment la fin de ces passages là pour retrouver les agents pimpants et fringants se faire tailler des costards en laine.
La relation amoureuse de Hoover avec son numéro 2, Clyde Tolson, est assez subtilement abordée, l'histoire est vraiment jolie et la prestation de Armie Hammer (qui jouait les cyborgs jumeaux Winklevoss dans The Social Network) n'y est pas pour rien (en même temps, je suis pas sure d'être totalement objective, vu le capital sympathie que je concède à cet acteur).

Et donc au final, bah je me suis fait un peu chier... Vu le nombre de fois où on a tenté d'aller le voir (genre 4, toujours soldées par un échec aux motifs divers), c'est quand même ballot.
La photo sépia est belle et léchée, mais si l'étoffe du personnage a de quoi capter l'attention, la réalisation reste à mon goût un peu trop pépère et académique.

Au suivant !


13 février 2012

Point Break - Kathryn Bigelow - 1991

J'ai pas pu résister. D'habitude je cherche des photos qui ont un minimum de classe, d'esthétisme, loin des photos promo ou de l'affiche qu'on voit et revoit partout. Mais là j'ai pas pu résister à vous mettre le minois de Patrick Swayze, tout juste trentenaire, le cheveux fou et blondi par le soleil, le sel et l'aventure... Ho quel bonheur (même si parfois j'avoue, il ressemble à Merry le hobbit du Seigneur des anneaux).

Bon, passons au film.


Wikipedia le pitche de la manière suivante : Johnny Utah, ancien joueur universitaire de football américain, a dû faire une croix sur sa carrière sportive suite à une blessure. Désormais agent du FBI, on le charge d'enquêter sur le gang des « anciens présidents », auteur de vingt-huit braquages de banques. Son équipier, Angelo Pappas, a une théorie : pour lui, tout porte à croire que les braqueurs sont une bande de surfeurs. Johnny infiltre alors leur milieu, se lie d'amitié avec la jolie Tyler, et découvre le mystique Bodhi.
Je n'ai rien à rajouter et je préfère gagner du temps en copiant-collant pour ainsi continuer de regarder Bodhi qui me fait les yeux doux, là en haut à gauche.

Pour la petite histoire (qu'on m'a soufflé dans l'oreillette pendant la projection sur le canapé), James Cameron aurait offert le scénario du film à son ex-femme (la réalisatrice, Kathryn Bigelow, également réalisatrice du très bon Démineurs, sorti en 2010 et récompensé aux Oscars), en cadeau de divorce, genre, tiens chérie desfois que tu t'ennuies, j'ai retapé un scénario que j'ai acheté à un gratte-papier, t'as qu'à la réaliser...

J'avais pas revu ce film depuis sa diffusion sur Canal +, aux alentours de 1992 j'imagine (j'avais donc 11 ans ! rho merde) et je l'avais déjà beaucoup aimé, à l'époque où je ne saisissais les choses qu'en surface. J'aimais le clin d’œil politique (les masques des présidents m'avaient beaucoup marquée) et son esprit libertaire à base de jeunes surfeurs épris de nature et d'adrénaline. Aujourd'hui, j'aime toujours autant ce film où la violence est rare, où les scènes s'enchainent à un rythme idéal, où les poursuites sont belles et bien mises en scène, sans parler d'acteurs dans la fleur de l'âge et d'un petit fond d'humanisme et de rapport à la nature bien pensé.
Le braqueur suit coûte que coûte son idéal de vie, sa quête ultime, intègre et fidèle à ses convictions tandis que le policier effectue grâce au braqueur un parcours initiatique le faisant passer de jeune homme à homme tout court. Tout ça sur fond d'histoire d'amour, hein, c'est quand même le moteur de toute chose.

Voyez ou revoyez ce film, chères tibs cinéphiles !!

4 février 2012

Detachment - Tony Kaye - 2012

Comment dire... Je me suis pas franchement ennuyée (idem pour mon acolyte qui n'est pourtant pas du genre à supporter ce genre de facéties) parce que le sujet du film, ses acteurs et son rythme sont plutôt bons. Mais j'ai rarement vu de film aussi prétentieux en termes de mise en scène et de réalisation. Ça gâche tellement tout putain ! Unbelibobeul.
Rien que par exemple la scène de la photo là, les deux personnages se retrouvent, discutent et finissent pas sortir du cadre, vers la gauche et la caméra zoom où ? sur le mur... Mais c'est quoi cette idée pourrie ? C'était trop moche !
Et encore je parle pas des flous/net/flou, des fausses interviews de profs et du journal d'Adrian Brody face caméra, on dirait qu'il nous parle en live de son placard genre éclairé à la bougie, des inserts de photos en noir et blanc (censées être celles de la petite élève grosse qui est mal dans sa peau à cause que son papa comprend pas sa fibre artistique) qui ne servent à rien et n'ont aucun intérêt esthétique... Bref, j'ai des idées de mise en scène pas top et je les mets toutes dans mon film, comme ça en vrac et en plus je me regarde filmer quoi ! Pour la dernière partie, on dirait quasi du Valérie Donzelli.

Du coup pour ce qui est du sujet, c'est l'histoire d'un prof de littérature remplaçant en (ce qu'on appellerait nous) ZEP, en banlieue de New York. Célibataire et Saint-Bernard au bon cœur, il n'aime pas la société de Big Brother dans laquelle il vit et essaie d'en faire prendre conscience à ses petits élèves l'espace d'un mois de cours. Son papi perd un peu la boule et est à l'hospice.

Ce professeur, Henry Barthes (à prononcer Barce, mais on a bien compris qu'il était à deux doigts de s'appeler Roland), est interprété par Adrian Brody. Beaucoup disent qu'il n'a pas été aussi 'magistral' depuis Le Pianiste... Hum, entre nous, l'envergure des deux films rend toute comparaison impossible (le contexte, le sujet et le traitement du Pianiste sont déjà de qualité 1000 fois supérieure à Detachment), donc heu, perso je dirais qu'il est égal à lui même et qu'il a bien la gueule de l'emploi avec sa tête de teckel dépressif (mais je l'aime beaucoup, hein, c'est pas contre lui).

A travers le portrait du lycée dans sa globalité (encadrants, élèves, parents et état) et du professeur dans sa vie à l'extérieur (fricotage avec Christina Hendricks, sauvetage de bébé pute - un mélange rapide de Jodie Foster version Taxi Driver et Nathalie Portman version Léon), le réalisateur aborde des thèmes dans l'air du temps et relativement intéressants. Violence familiale (pédophilie, maltraitance physique et morale), relation de l'état/élèves/parents/profs à l'institution école et formatage imposé par la société sont les principaux.
A la différence d'Esprits Rebelles (souvenez-vous du tube de Coolio sur fond de clip avec Michelle Pfeiffer), le but du jeu n'est pas ici de remettre les élèves dans le droit chemin à la fin du film, mais plutôt de se débrouiller pour leur faire entendre un bout de message sous le gros tas de merde qui recouvre tout et tout le monde.

JE N'AI TOUJOURS PAS VU DE BON FILM

30 janvier 2012

Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres - Guy Ritchie - 2012

Elle est belle la manouche, hein ? Vous la trouverez dans une roulotte cosy du Belleville de la fin 1800...

Samedi soir en 2e partie de soirée sur mon grand écran préféré du quai de Loire, la séance pour Hoover était complète. Nom d'une tib !
Puisqu'il s'agissait d'une sortie familiale à 4 en forme de 2 x 2♀ avec une moyenne d'âge de 35 ans, une absence de programmation alléchante et un quotient de concession proche de 0, on a tous finis par s'installer devant Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres, choix ô combien consensuel et à fortiori mal inspiré.

Bien mal nous en a pris, putain que c'était moisi !!

D'abord pourquoi un sous-titre "Jeu d'ombres" ? Aucune, mais vraiment pas l'ombre d'une idée sur la question.
Pourquoi Robert Downey Junior et Judd Law ? Parce qu'ils étaient là dans le premier chapitre, sinon je vois pas trop.
Pourquoi ma voisine s'est endormie ? Parce que le film n'a pas vraiment de rythme, aucun scénario, des scènes prétexte (un train, un bar, un marché, une roulotte, une usine, des nazis) qui s'enchainent et vraiment aucune trame plausible.
Guy Ritchie y fait des images bien léchées et des jolis ralentis, mais ça tombe grâââââave à plat.


JE VEUX VOIR UN BON FILM !


28 janvier 2012

L'amour dure trois ans - Frederic Beigbeder - 2012

Pas grand chose à dire sur la première réalisation filmique de Frédéric Beigbeder. C'est sympa mais c'est quand même un peu bof quoi...

Il a invité tous ses amis, tout le monde semble y prendre part avec beaucoup de plaisir. Chacun joue presque sa propre vie (ou du moins celle que l'on s'imagine d'eux) et joue dans son registre habituel. Hum.

Frédérique Bel est toujours aussi pas top, à mon sens, comme souvent : trop jouer la blonde, ça finit par coller au train (c'est un peu comme loucher par grand vent, ça reste). Joneystar qui lui a le vent grave en poupe en ce moment était quand même mieux dans Polisse. Certes là il revenait de vacances et était tellement bronzé qu'il en avait les cheveux roux et du coup il avait pas cette gueule de déterré et ce teint approximatif qu'on lui connaît si bien, je disais donc, certes il était bronzé, certes il jouait le pote vanneur et carrément queutard, mais il avait quand-même l'air un peu coincé du cul parfois. Il s'agit peut-être d'un problème de direction d'acteurs. Cette dernière phrase ne s'applique pas à Gaspard Proust, qui n'est juste pas fait pour le cinéma (à mon humble avis), même si au final son jeu collait plutôt bien à cette espèce d'étrange volonté de semblant d'ombre de cinéma Nouvelle Vague...

A part ça, j'ai trouvé la scène des coupes de fouffes (photo ci-contre) plutôt sympa, ça m'a rappelé un peu quand je me lançais les mêmes paris, mais dans ma tête, dans le sauna du Club Med Gym de Nation.

En fait tout le film est à l'image de cette scène, un peu potache, sympatoche, mais au final on ne sort jamais vraiment de ce sentiment et c'est un peu dommage. Tout le long ça sent l'univers de Beigbeder. Comme je le dis souvent, on n'a jamais demandé à Renoir de faire du Van Gogh, certes, mais l'omniprésence de l'univers Beigbederien, si en plus on a son clone sous le nez pendant 1h30, m'a au final un peu glonflée.


C'est dit, maintenant, je veux voir un vrai bon film.

23 janvier 2012

Millenium - David Fincher - 2012

Grüt.
Stieg Larsson avait pondu son thriller en 2005 et l'avait décliné sur trois tommes en déclenchant la folle passion des lecteurs endormis, remisant pour quelques temps Happy Rotter au placard à balais.


Niels Arden Oplev, dont le précédent film intitulé Drømmen (2006) (ou l'histoire d'un mec qui voudrait drommir pendant un voyage en Suède mais il peut pas à cause du jour interminable), avait adapté l'histoire en long métrage en 2009 et après en série (2010). Si vous voulez savoir pourquoi, demandez à la personne à côté de vous, à Wikipédia ou à votre voisin, mais ne me regardez pas comme ça avec vos yeux de merlan frit.

En 2012 arrivent les amerloques et leur sacro-sainte manie de reprendre les films européens pour les refaire à leur sauce en se disant que ce sera forcément mieux (j'ai pas vu le film suédois, donc le débat n'est pas là, parce que si ça se trouve le Millenium américain est objectivement quand-même 100 fois mieux que le Millenium suédois... ou pas).
Le réalisateur en question n'est autre que David Fincher, un jeune réalisateur montant, habitué des festivals intimistes où il a récolté quelques prix misérables pour des films (vus par 3 pélos) intitulés par exemple Seven, Fight Club ou The Social Network (budget d'environ 300 euros pour les trois films réunis, avec une prime sanouich pour les figurants).

Bon, blague à part, tout le monde aura donc compris, casting aidant (Daniel Craig / Rooney Mara), que ce nouveau Millenium va drainer du monde en salles. Effectivement, y avait la queue quai de Loire, mais la salle était appropriée.
En fin de séance, je me suis dit (et l'écho de ce que j'ai dit est passé par la bouche de mon accompagnateur qui confirmait mon ressenti), je me suis pas fait chier, mais c'est pas non plus le film de l'année.

Ceux qui ont lu les bouquins seront peut-être un peu blasés, ou alors juste contents d'avoir vu le livre autrement que dans leur tête, ceux qui auront vu le premier film pourront faire une comparaison séquençage à l'appui et ceux qui ne connaissaient pas l'histoire se diront qu'ils auraient mieux fait de lire les bouquins quand on leur a prêté au lieu de bouffer des cacahuètes devant la télé. Parce que côté scénario, cette histoire tient carrément la route, les personnages sont attachants, la trame policière est super bien menée, c'est juste super bien écrit. Côté réalisation, c'est propre, concis, rythmé, mais rien de plus.


A bien y réfléchir, des films simplement propres, concis, rythmés avec un bon scénario, au final, on en voit pas si souvent que ça...