22 novembre 2010

Biutiful - Alejandro Gonzales Inaritu - 2010

Bon, si j'ai bien compris, Biutiful c'est l'histoire d'une petite souillon avec des dents de cheval qui sait pas écrire correctement B-E-A-U-T-I-F-U-L et de son papa qui sait pas s'habiller par manque de goût. Sinon, on peut aussi se dire que Biutiful est un très beau film sur tout ce que Barcelone peut compter de paumés en quête d'une vie meilleure, ou tout simplement d'une vie. Comme dans une pub Benetton, on y croisera donc des Chinois (à dos de machine à coudre), des Sénégalais (à dos de faux sacs Vuitton cousus par les précédents) et des Espagnols (à dos de Chinois ou de Sénégalais).

Dans ce méli-mélo ibérique à la sauce Klapish dégénérée (c'est mieux que du Klapish), Inaritu filme les difficultés d'une vie en marge de la société : élever seul deux enfants quand leur mère est bipolaire et complètement irresponsable, gérer/exploiter ? une armée de petits Chinois casés dans un vilain entrepôt, courir après les vendeurs à la sauvette, eux-même coursés par les flics qui disent ne pas avoir reçu des pots-de-vins suffisants pour fermer les yeux... C'est l'éternel recommencement, l'argent circule chez les intouchables, comme il circule dans les plus hautes sphères, mais dans des proportions bien moins remarquables. Tout le monde veut sa part du rêve occidental, une vie normale, une famille heureuse.

Uxbal (le personnage joué par Javier Bardem) est ce père de famille qui dit aider les populations en détresse en leur fournissant finalement une activité une fois arrivés sur leur nouvelle terre d'accueil. Il navigue à l'aveuglette entre sa femme, ses gosses et ses diverses activités de businessman du marché noir. Sa vie, et ce qui l'entoure, est purement crasseuse, insupportable, malsaine, pourrie jusqu'à l'os... et pourtant ce n'est pas du tout ce qui ressort à l'image. Inaritu transmet une émotion qui n'approche jamais le pathos. On y trouve de l'amour, beaucoup, de l'espoir, de la compassion, de la solidarité, de l'entraide, de la douceur et ce malgré la fin tragique de pas mal de personnages... hhhuuuuuuu (la meuf de Bardem dans ce film, elle est moche... mais d'une force! Tu m'étonnes qu'après il a le cancer de la tib).

Malgré une idée super intéressante (filmer des bas fonds sans tomber dans le film de gangsters ou le docu-fiction façon TF1... ouais Inaritu, il regarde trop pas TF1) très joliment traitée du début à la fin et un scénario qui tient tellement bien la route, le seul point noir du film reste sa LONGUEUR ! Putain que c'était chiant !! Mais c'est trop dommage quoi !! PUTAAIIIINNNN ! Pourquoi Inaritu traverse-t-il la même crise d'égo que Tarantino ou Wong Kar-Wai... Le Soleil de Cannes l'aurait, lui aussi, rendu fou? La surabondance de lumières fluo et de romantisme trajiconsenfou chez le Taïwanais ; les blablas et bavardages lourdingues qui plombent les films du geek du Tennessee, maintenant c'est au tour de notre mexicain préféré de se plomber l'aile avec un trop-plein d'humanisme sur-justifié. Biutiful ou comment abuser d'un très bon chili... ben oui au bout d'un moment ça fait...(je ne cautionne pas la fin graveleuse de cette critique...)

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