Aux USA, on a le "teen movie" (tib movie ?) et son humour graveleux (prouts, nibs et autres tib en liesse). En France, on propose un autre genre bien à nous, le "suicide teen movie". On a eu, Les coprs impatients (j'ai un cancer), Hell (je suis un gosse de riches), Des Filles en Noir (je suis gothique) et vient maintenant s'ajouter Belle Epine (ma mère est morte). Ce que j'appelle "suicide teen movie" (le nom n'est pas encore déposé), ce sont des films qui vont à contre-courant d'Hollywood (et ses jeunes à dents blanches) en nous présentant des ados en perdition, voire suicidaires car "c'est la réalité, c'est tellement vrai, ça triche pas quoi" (ouais, y a de l'humain) (remarquez la triple répétition). Mais le mot à sortir si vous aimez briller en soirée (chez l'ambassadeur, par exemple ?) c'est "Bouleversant" (cf. le commentaire d'un fan sur la page Youtube du distributeur du film).
Cliché quand tu nous tiens... Il faut le savoir, pour faire du cinéma "d'auteur" (tu as vu le plafond, Anja ?) en France il faut :
- être tendance (en lisant Grazia ?), ici le style est plutôt vintage, normal c'est la fin des 70's ;
- donner l'illusion d'une narration dispersée mais maîtrisée, le film est surtout très linéaire (ce qu'on met au fond des piscines, donc) ;
- rendre hommage à la nouvelle vague (splish), entre l'emploi de la caméra à l'épaule et les jump-cut (follow the lida, lida, lida, follow the lida) inutiles (censés faire office de faux-raccord) le film donne même l'impression d'être d'époque tant la mise en scène est lourdingue (vous vous souvenez de Nathalie, la méchante d'Hélène et les garçons ? bah ça fait pareil). Bien entendu, tout ceci restera formel et n'apportera rien à l'histoire ni au propos. Les 70's ne sont qu'un cadre, rien de vraiment personnel à la réal' puisqu'elle n'était pas née ; le style nouvelle vague n'a rien de très frappant : tout ça semble plus tenir du simple choix artistique.
- être tendance (en lisant Grazia ?), ici le style est plutôt vintage, normal c'est la fin des 70's ;
- donner l'illusion d'une narration dispersée mais maîtrisée, le film est surtout très linéaire (ce qu'on met au fond des piscines, donc) ;
- rendre hommage à la nouvelle vague (splish), entre l'emploi de la caméra à l'épaule et les jump-cut (follow the lida, lida, lida, follow the lida) inutiles (censés faire office de faux-raccord) le film donne même l'impression d'être d'époque tant la mise en scène est lourdingue (vous vous souvenez de Nathalie, la méchante d'Hélène et les garçons ? bah ça fait pareil). Bien entendu, tout ceci restera formel et n'apportera rien à l'histoire ni au propos. Les 70's ne sont qu'un cadre, rien de vraiment personnel à la réal' puisqu'elle n'était pas née ; le style nouvelle vague n'a rien de très frappant : tout ça semble plus tenir du simple choix artistique.
Donc Belle Epine, c'est l'histoire de Prudence qui vient de perdre sa mère et qui se retrouve seule à la maison. Un jour elle regarde le 13h de Pernault (avec une choucroute sur la tête et des grosses pattes donc (oué, ho, tu pousses un peu, là)) et découvre que pas loin de chez elle, au circuit de Rungis, il y a des jeunes motards intrépides (hhuuuu avec des culottes de cuir ?) qui frôlent la mort dans des courses nocturnes. ATTENTION : gros plan visage sur Prudence et on monte le son en OFF de la voix du présentateur sur le mot MORT. C'est décidé, Prudence ira mourir à Rungis. Pour ce faire, elle se fait une nouvelle amie (tellement moche, rho la la) qui fricote avec les motards, mais pas trop non plus, c'est une sœur qui se respecte. L'inverse de Prudence donc qui va tourner entre 2 bikers (c'est pire qu'un geek ?).
Prudence ment à tout le monde, fait la gueule en continu (Lea Seydoux monomaniaque) mais souffre tellement à l'intérieur. La seule personne à le voir ben c'est la réal', oui m'sieur 'dames c'est un film où "la caméra est acteur, seul témoin qui suggère le malaise intérieur de Prudence", c'est tellement auteurisant. Le film n'offre aucune plongée (toute façon, dans les années 70, y avait pas de palmes). La famille juive de Prudence ne nous est présentée qu'en un vulgaire cliché entre un fils homo (mais à kippa) qui répond à son orthodoxe et donc violent papa. Le milieu des motards, ben c'est des mecs qui portent des blousons en cuir, qui boivent des coups dans des vieux rades, qui font la course la nuit et qui tombent à moto (tu voulais quoi, qu'ils citent Kirkegaard ?). Du cliché ! "Mais non, c'est pour centrer le film sur le personnage" qui n'est qu'une ado qui sèche, qui ment, qui fume, qui se fait dépuceler et qui veut mourir. Du cliché ! Le film n'approfondit pas plus.
En somme, on ne demande pas à un premier film d'être parfait, ce que l'on peut attendre c'est de la singularité, dans le point de vue, le style ou autre... qu'importe. Ce que l'on veut c'est de la fraicheur, pas que l'on nous sorte les vieux camemberts pourris d'un cinéma passéiste. On a le droit d'aimer des auteurs et de les citer, mais les singer... Happy Few a au moins le mérite d'essayer (les scènes de la farine ou des BoboIphone), The Town réussit au moins à accrocher le spectateur, Belle Epine.... rien, juste des scènes d'une mollesse (oui, le plafond est très présent, Olav) et d'un manque d'audace tel qu'on en finit par avoir des raideurs dans le dos et comme une envie de se lever. Voilà un film qui fait semblant d'avoir des choses à dire... et des choses personnelles en plus.
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