21 février 2012

La Taupe - Tomas Alfredson - 2012

J'ai rarement vu un film vu un dimanche ressembler autant lui-même à un dimanche (en Allemagne avec un Derick à la téloche).
Me suis fait chier.
Je sais pas si c'est l'image poussiéreuse jaunie spéciale années 70 ou si c'est les pattes d'eph et les coupes de merde desdites années qui m'ont plongée dans une douce léthargie (sans parler de mon voisin de chambrée qui a carrément récupéré de sa courte nuit dans les fauteuils du MK2) mais, maintenant, c'est sûr, la Guerre froide m'a tuer.

Un petit résumé du film pour ceux qui aimeraient tout de même le voir vu la pub qu'on lui fait autour de la prestation de Gary Oldman.
La patron du MI6 (John Hurt, à ne pas confondre avec Gandalf qui lui ressemble grââve) se fait virer après une petite boucherie dans un pays de l'Est. Son fidèle bras droit, Georges Smiley (Gary Oldman) est cependant réembauché par le Prime Minister qui pense que René la Taupe a creusé des galeries sous les locaux des services secrets de sa Majesté. Smiley mettra 2h à débusquer la taupe, mais il finira par l'emporter, après plusieurs revirements de situation et grâce à l'arrivée de Ricky Tarr, joué par un Tom Hardy peu mis en valeur en termes capillaires. Mais Tom, je te le pardonne, parce que d'une part c'est la faute à la costumière et puis en plus je t'aime bien.

J'en ai déjà bien assez dit.
A plus, ma tib !

14 février 2012

J. Edgar - Clint Eastwood - 2012

Je ne peux pas dire que je connaissais la vie de l'homme sur le bout des doigts, ce serait mentir, et le mensonge, c'est très mal... donc on va se fier à la version de Clint sur ce coup.
John Edgar Hoover est donc l'inventeur du premier aspirateur à sac, nan c'est une mauvaise blague destinée aux anglophones...
John Edgar Hoover a été le directeur du FBI pendant 6 présidents américains (Kennedy compris), il menait une petite vie tranquille aux côtés de sa mère, il n'avait ni femme ni enfants, pour cause d'homosexualité sous-jacente et détestait les communistes par-dessus tout.

Mû par la volonté de bouter ces cocos hors des États-Unis d'Amérique ainsi que de défendre la veuve et l'orphelin des bandits à mitraillettes qui sévissaient à l'époque, le modèle d'intégrité J.E. Hoover savait aussi poser des micros pour faire chanter les hauts dignitaires adultères, déformer la vérité, ranger sa parole derrière sa cravate et monter des coups tordus en partant du principe que la fin justifie toujours les moyens.
Les Américains doivent donc à Hoover la création et la pérennité du FBI en instaurant à coups d'inscriptions dans la loi le port d'arme pour les agents, la centralisation des fichiers d'identité fédéraux ou la naissance de la police scientifique (sans lui, point de NCIS, CSI, Julie Lescaut et autres Cold Case).

Le décor est planté. Grosse pièce, quoi.

Pour les nécessités du scénario proposant un aller retour entre les années 60 où Hoover rédige ses mémoires et le passé, de ses débuts au département de la justice (dans les années 20) et sa montée en grade, les personnages principaux ont été vieillis (+ 40 ans). Naomie Watts, la fidèle secrétaire, s'en sort plutôt bien pendant que Di Caprio se retrouve tout bouffi et Armie Hammer complètement engoncé dans sa cagoule en plastoc (avec supplément taches de vieillesse à gogo). J'ai pas du tout accroché, je dirais même que j'attendais impatiemment la fin de ces passages là pour retrouver les agents pimpants et fringants se faire tailler des costards en laine.
La relation amoureuse de Hoover avec son numéro 2, Clyde Tolson, est assez subtilement abordée, l'histoire est vraiment jolie et la prestation de Armie Hammer (qui jouait les cyborgs jumeaux Winklevoss dans The Social Network) n'y est pas pour rien (en même temps, je suis pas sure d'être totalement objective, vu le capital sympathie que je concède à cet acteur).

Et donc au final, bah je me suis fait un peu chier... Vu le nombre de fois où on a tenté d'aller le voir (genre 4, toujours soldées par un échec aux motifs divers), c'est quand même ballot.
La photo sépia est belle et léchée, mais si l'étoffe du personnage a de quoi capter l'attention, la réalisation reste à mon goût un peu trop pépère et académique.

Au suivant !


13 février 2012

Point Break - Kathryn Bigelow - 1991

J'ai pas pu résister. D'habitude je cherche des photos qui ont un minimum de classe, d'esthétisme, loin des photos promo ou de l'affiche qu'on voit et revoit partout. Mais là j'ai pas pu résister à vous mettre le minois de Patrick Swayze, tout juste trentenaire, le cheveux fou et blondi par le soleil, le sel et l'aventure... Ho quel bonheur (même si parfois j'avoue, il ressemble à Merry le hobbit du Seigneur des anneaux).

Bon, passons au film.


Wikipedia le pitche de la manière suivante : Johnny Utah, ancien joueur universitaire de football américain, a dû faire une croix sur sa carrière sportive suite à une blessure. Désormais agent du FBI, on le charge d'enquêter sur le gang des « anciens présidents », auteur de vingt-huit braquages de banques. Son équipier, Angelo Pappas, a une théorie : pour lui, tout porte à croire que les braqueurs sont une bande de surfeurs. Johnny infiltre alors leur milieu, se lie d'amitié avec la jolie Tyler, et découvre le mystique Bodhi.
Je n'ai rien à rajouter et je préfère gagner du temps en copiant-collant pour ainsi continuer de regarder Bodhi qui me fait les yeux doux, là en haut à gauche.

Pour la petite histoire (qu'on m'a soufflé dans l'oreillette pendant la projection sur le canapé), James Cameron aurait offert le scénario du film à son ex-femme (la réalisatrice, Kathryn Bigelow, également réalisatrice du très bon Démineurs, sorti en 2010 et récompensé aux Oscars), en cadeau de divorce, genre, tiens chérie desfois que tu t'ennuies, j'ai retapé un scénario que j'ai acheté à un gratte-papier, t'as qu'à la réaliser...

J'avais pas revu ce film depuis sa diffusion sur Canal +, aux alentours de 1992 j'imagine (j'avais donc 11 ans ! rho merde) et je l'avais déjà beaucoup aimé, à l'époque où je ne saisissais les choses qu'en surface. J'aimais le clin d’œil politique (les masques des présidents m'avaient beaucoup marquée) et son esprit libertaire à base de jeunes surfeurs épris de nature et d'adrénaline. Aujourd'hui, j'aime toujours autant ce film où la violence est rare, où les scènes s'enchainent à un rythme idéal, où les poursuites sont belles et bien mises en scène, sans parler d'acteurs dans la fleur de l'âge et d'un petit fond d'humanisme et de rapport à la nature bien pensé.
Le braqueur suit coûte que coûte son idéal de vie, sa quête ultime, intègre et fidèle à ses convictions tandis que le policier effectue grâce au braqueur un parcours initiatique le faisant passer de jeune homme à homme tout court. Tout ça sur fond d'histoire d'amour, hein, c'est quand même le moteur de toute chose.

Voyez ou revoyez ce film, chères tibs cinéphiles !!

4 février 2012

Detachment - Tony Kaye - 2012

Comment dire... Je me suis pas franchement ennuyée (idem pour mon acolyte qui n'est pourtant pas du genre à supporter ce genre de facéties) parce que le sujet du film, ses acteurs et son rythme sont plutôt bons. Mais j'ai rarement vu de film aussi prétentieux en termes de mise en scène et de réalisation. Ça gâche tellement tout putain ! Unbelibobeul.
Rien que par exemple la scène de la photo là, les deux personnages se retrouvent, discutent et finissent pas sortir du cadre, vers la gauche et la caméra zoom où ? sur le mur... Mais c'est quoi cette idée pourrie ? C'était trop moche !
Et encore je parle pas des flous/net/flou, des fausses interviews de profs et du journal d'Adrian Brody face caméra, on dirait qu'il nous parle en live de son placard genre éclairé à la bougie, des inserts de photos en noir et blanc (censées être celles de la petite élève grosse qui est mal dans sa peau à cause que son papa comprend pas sa fibre artistique) qui ne servent à rien et n'ont aucun intérêt esthétique... Bref, j'ai des idées de mise en scène pas top et je les mets toutes dans mon film, comme ça en vrac et en plus je me regarde filmer quoi ! Pour la dernière partie, on dirait quasi du Valérie Donzelli.

Du coup pour ce qui est du sujet, c'est l'histoire d'un prof de littérature remplaçant en (ce qu'on appellerait nous) ZEP, en banlieue de New York. Célibataire et Saint-Bernard au bon cœur, il n'aime pas la société de Big Brother dans laquelle il vit et essaie d'en faire prendre conscience à ses petits élèves l'espace d'un mois de cours. Son papi perd un peu la boule et est à l'hospice.

Ce professeur, Henry Barthes (à prononcer Barce, mais on a bien compris qu'il était à deux doigts de s'appeler Roland), est interprété par Adrian Brody. Beaucoup disent qu'il n'a pas été aussi 'magistral' depuis Le Pianiste... Hum, entre nous, l'envergure des deux films rend toute comparaison impossible (le contexte, le sujet et le traitement du Pianiste sont déjà de qualité 1000 fois supérieure à Detachment), donc heu, perso je dirais qu'il est égal à lui même et qu'il a bien la gueule de l'emploi avec sa tête de teckel dépressif (mais je l'aime beaucoup, hein, c'est pas contre lui).

A travers le portrait du lycée dans sa globalité (encadrants, élèves, parents et état) et du professeur dans sa vie à l'extérieur (fricotage avec Christina Hendricks, sauvetage de bébé pute - un mélange rapide de Jodie Foster version Taxi Driver et Nathalie Portman version Léon), le réalisateur aborde des thèmes dans l'air du temps et relativement intéressants. Violence familiale (pédophilie, maltraitance physique et morale), relation de l'état/élèves/parents/profs à l'institution école et formatage imposé par la société sont les principaux.
A la différence d'Esprits Rebelles (souvenez-vous du tube de Coolio sur fond de clip avec Michelle Pfeiffer), le but du jeu n'est pas ici de remettre les élèves dans le droit chemin à la fin du film, mais plutôt de se débrouiller pour leur faire entendre un bout de message sous le gros tas de merde qui recouvre tout et tout le monde.

JE N'AI TOUJOURS PAS VU DE BON FILM