La veille du jour où j'ai vu ce film j'étais en soirée mondaine dans la capitale et une poignée de personnes me soutenaient, à coup de yeux rouleurs, que Mélanie Laurent, dans la vie, elle a tendance à se prendre pour une princesse. Bah j'ai presque failli les croire en voyant le premier tiers des Adoptés. Dès le début, j'ai senti comme une vieille odeur de "La guerre est déclarée", dans le genre film bien pensant où la vie de bobo c'est trop cool et où on profite de l'exposition pour balancer toutes ses références culturelles et montrer combien on est cool et cultivé dans des ambiances intimistes.
Et puis peu à peu, on se laisse finalement glisser dans une histoire d'amour, toute fraiche et simple et intelligente et heureuse, du genre de celles dont on aimerait être les héros (mais tout le monde sait que dans la vraie vie c'est pas possible, parce que y a toujours une vieille histoire de vaisselle ou de couche moisie qui ressurgit). Denis Ménochet (Monsieur LaPadite, le papa de Mélanie dans Inglorious Basterds) est charmant et Marie Denarnaud, à croquer.
Au même moment, on commence aussi à se dire qu'une réelle prise de position artistique s'installe : des clairs obscurs élaborent une ambiance de peinture flamande, les plans sont pensés et esthétiques, l'univers est globalement beau et travaillé. Putain, ça change ! Enfin une réalisatrice qui n'oublie pas qu'elle fait du cinéma.
Du coup les deux autres tiers du films passent comme des lettres à la poste, l'amour tourne au drame total et on surprendra quelques spectateurs à s'essuyer les joues en se relevant. Le morceau du générique est hypnotique et signé Syd Matters. Si on mélange tout ça, on reste un peu collé à son siège une fois le film terminé, la boule à la gorge, en se disant que c'est plutôt une réussite, bah oui.
Big up au petit garçon, qui joue comme un pied, heu non comme un... enfant (regards éperdus à maman à côté de la caméra), mais quand même des fois il s'en sort pas si mal.
Et comme disait justement ma copine de séance : "Quand même entre traiter l'adoption et le coma, faudrait choisir..."
Cordialement
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