4 octobre 2010

Hors la Loi - Rachid Bouchareb - 2010

Hors la loi c'est une saga familiale, un peu comme Le château des Oliviers ou Tramontane. Sauf qu'en fait, rien à voir.

Ça commence en Algérie où le french colon refuse l'indépendance demandée par le peuple. Les manifestations sont réprimées dans le sang et le papa de l'histoire meurt. Restent trois fils. Comme les trois petits cochons, chacun s'est construit sa maison : Abdelkader (Sami miam Bouajila) l'intellectuel au regard de braise derrière ses lunettes a la plus robuste, celle construite avec les idées et l'intégrité (en plus il fait de la prison, tu parles d'une maison robuste !). Le second, Messaoud (Roschdy miam Zem) s'est engagé dans l'armée pour combattre en Indochine des ennemis qui ne sont pas les siens (Contrairement à Mohamed Ali). Sa maison de bois, il l'a construite avec ses muscles et des idéaux de fraternité, d'ordre et de soumission (?) envers la France. Le dernier, Saïd (joué par Jamel Theuriau) s'est vite-fait monté une cabane en paille, entre deux matches de boxe qu'il a organisé. C'est d'ailleurs lui, le petit débrouillard un peu borderline, qui rejouera à peu de chose près une scène du Parrain.

Chacun des frères représente donc un degré d'engagement politique, d'intégrité, de respect des lois ou d'opportunisme qui changera pas du début à la fin du film. Qui s'affirmera même une fois arrivés en France, dans les cahutes du bidonville de Nanterre. Chacun campera sur ses positions, au risque d'y perdre la vie ou de trahir ses frères.

Pour en revenir à l'actualité, ce film n'a absolument rien d'anti-français : venant d'un réalisateur français et de comédiens français, c'est quand même une insinuation absolument débile (un peu de critique assainit l'esprit d'une nation, c'est évident). Il raconte seulement un épisode de l'histoire, sanglant et violent dans chacun des deux camps. D'ailleurs Bouchareb rappelle qu'entre le terrorisme et la résistance, il n'y a très souvent qu'une question de point de vue. Les nazis rappelaient aux peuples occupés que les résistants étaient des terroristes... ça laisse à réfléchir sur le martelage d'aujourd'hui : les jeunes de banlieue ("ben oui dans le Droit de savoir, ils l'ont bien dit") ; les musulmans ("Mon dieu un Quick'n'Toast Hallal !"; "Quoi? Une mosquée près de ground zéro? Je vais bruler des Cor'an le jour de l'aïd el fitr !") ; les libanais ("Rasons des maisons, ils ont deux de nos soldats !"), les Palestiniens ("Contre un jet de pierre, je réplique au missile !"), Al Quaida (heu... mauvais exemple).

Malgré sa longueur évidente et une réalisation manquant parfois de relief, on ne peut pas nier la qualité du scénario et des comédiens. A en juger par la très belle scène au parloir entre Sami Bouajila et Chafia Boudraa (énorme dans son rôle de mère des 3 petits cochons), qui est surement ma préférée du film. Malgré tout, Bouchareb perd parfois ses personnages en route. La conviction d'Abdelkader (Bouajila) conduit le film ; "la vie de rêve" de Tony Montana (Debbouze) n'appartient qu'à l'exposition, il ne sera là que lorsque l'on aura besoin de lui ; alors que la nouvelle vie de Messaoud (ZemZem comme la fontaine) entre père de famille et bras armé du FLN reste floue et se contente de deux croisements dans les rues du bidonville de Nanterre du type :
"Salut chérie, je viens de tuer 2/3 français et toi, tu fais quoi ?... Ah, tu accouche de mon fils ?... bon ben je ne vais pas trop te déranger alors, je repasse."
et
"Salut chérie, t'as fait à bouffer? J'ai la dalle, je viens de butter un inspecteur dans un commissariat, j'suis plus fort que Terminator, hein?... Ah bon, mon fils sais marcher... j'suis content de l'apprendre. A bientôt."

Oui "Hors la loi" n'est pas un chef d'œuvre mais ils parvient très bien à nous faire oublier le téléfilm larmoyant pour le samedi 20h30 de France 3 que fut... je ne connait plus le titre du film... désolé.

1 commentaire:

  1. hum hum moui ben j'ai encore économisé 8€ décidément le cinéma n'est plus ce kil était ou bien !

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