S'il y a bien un scandale à retenir cette année, ce n'est ni la marrée noire BP ou l'affaire Bettencourt (ou encore l'interview présidentielle de décembre) mais bel et bien la distribution de la comédie de l'année (heu, j'ai l'impression que vous oubliez de nommer les Petits mouchoirs, ça c'était une bonne comédie) Scott Pilgrim. Adaptation de la dernière BD dans le vent, chez les geeks, Scott Pilgrim est la dernière pépite de l'Anglais Edgar Wright (il n'a jamais tort dans les pays anglophones), responsable des barres abdominales que sont Shaun of the Dead et Hot Fuzz. Wright abandonne ici son duo fétiche, Simon Pegg (un cochon) et Nick Frost (un bonhomme de neige), pour nous narrer les péripéties amoureusement pixelisées de Scott Pilgrim. Bassiste d'un groupe de jeunes clampins (les Sex bo-bombs), geeks jusqu'aux ongles, la vingtaine, Scott est un bourreau des cœurs (à le voir on a du mal à le croire mais comme les geeks sont très à la mode de nos jours...), sans travail, ni appart, squattant le lit d'un gay loufoque (juste en face de sa maison natale). Alors qu'il commence à se lasser de sa dernière conquête, une lycéenne asiate groupie number ONE du groupe, Scott a le coup de foudre pour Ramona et sa teinture mauve (Y a du Gondry dans l'air). Il va tenter de jouer au polygame (avant de passer aux polygones (ou au popolypopouette)) jusqu'à ce qu'il découvre la malédiction portée sur Ramona. Scott doit se débarrasser des 7 ex-boyfriends maléfiques de sa girlfriend, qui sont de surcroit une troupe de gros nazes aussi prétentieux qu'égocentriques, interprétés à juste titre par des cabotins (cabotins ? ah oui ?) d'Hollywood (Lucas Lee (encore un Chinois, sans doute), vu en Johnny la torche (il prend feu quand il s'énerve ?) dans les 4 fantastisques et prochainement en Captain América ; Brandon Routh (rousse ?), vu dans THE MAN EN SLIP, Superman returns) castés pour s'autoparodier. Entre les 7 salopards de Ramona et ses propres ex-girlfriends Scott doit donc péter le score et éviter le GAME OVER.
Au delà d'une simple adaptation de Comics, Scott Pilgrim fait partie des rares films ayant su adapter au cinéma l'univers et l'esprit des jeux vidéo, contrairement à toutes les adaptations sorties par le derrière que l'on nous propose depuis presque 20 ans. A l'instar des frères Wachowski (la saga Matrix et notament Speed Racer), Edgar Wright réussit son pari en offrant un film assumant franchement son caractère geek, usant de tous les codes visuels propres aux comics et aux jeux vidéos old school (Mario Bros., Street Fighter II...) ce qui permet d'ouvrir le film à un plus large public, sans jamais mépriser son spectateur ni son récit. On assiste donc à un spectacle très frais, drôle et jusqu'au boutiste ce qui est encore plus rare dans une comédie. Wright multiplie des références bien digérées et transcende les codes narratifs du jeu vidéo sur sa pellicule. Scott récupère ici des atouts après chaque victoire (1 Up), lui permettant d'avoir plus de facilités face au boss de fin (Bowser qui lance des marteaux) (le climax du film donc). En attendant le DVD (le film n'est plus en salles, merci Universal pour votre dist(r)ib'), Tiborama vous offre un petit échantillon du travail d'Edgar Wright sur Spaced, sa série d'antan, où il laissait préfigurer ses ambitions ciné-vidéoludiques en cliquant ici. (clicolic)
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