29 avril 2012

2 days in New York - Julie Delpy - 2012

Tout le monde n'aime pas Julie Delpy. Et je peux le comprendre. Elle a quand même un léger petit côté égocentrico-hystérique qui peut faire peur. Mais on est tous un peu comme ça dans le fond, alors c'est pas moi qui vais lui en vouloir.

Two days in New York suit Two days in Paris, Marion a quitté Jack pour se recaser avec Mingus (Chris Rock, qui, même s'il a porté des chemises ringardes en soie pendant ses one man shows des années 80 ne doit surtout pas être confondu avec Chris Tucker, qui lui est Le ringard absolu). Et le pauvre mingus va prendre en pleine face la famille française de sa dulcinée, venue leur rendre visite.
Le papa (Albert Delpy) en franchouillard crado, anarchiste et lubrique, la sœur Rose (Alexia Landeau) en pédopsychiatre gaffeuse, tarée et donneuse de leçons, accompagnée de son insupportable/excellent copain ringard, bête et tellement désolé de n'être ni noir ni américain. L'arrivée de tout ce petit monde va créer l'effervescence.

Dans ce film, la comparaison avec Woody Allen est plutôt facile, mais en même temps assez évidente : le réalisateur/personnage principal est pris dans un tourbillon de pensées, de conversations, de scènes loufoques... à Paris, cette touche 'Delpy' était déjà présente mais perso, j'avais jamais fait le rapprochement, par contre dans un appartement new-yorkais, là ça saute aux yeux.

Ce qui m'a particulièrement plus, au-delà du fait que le film est en soi assez rafraichissant, drôle et bien rythmé (sauf la dernière 1/2 heure), c'est la manière dont cette famille de gros casse-couilles fait trembler la petite cellule du couple, jusque là soudée. Mingus est moralement exigent et Marion met quelques unes de ses valeurs en sourdine, le temps de la visite, histoire de contenter tout le monde. Du coup, ça clashe et l'histoire sort un peu du simple portrait d'une famille Groseille sympatoche.

Moi je dis youpi !

28 avril 2012

I wish - Hirokazu Kore-Eda - 2012

Autant annoncer de suite la couleur, ce film n'a à mon avis pas grand intérêt en termes stylistique ou scénaristique. Disons cependant qu'il est plus intéressant d'un point de vue sociétal. C'est un peu comme mater un documentaire sur le Japon contemporain, quoi. On y voit le quotidien d'un couple séparé, chacun ayant la charge d'un de leurs deux garçons. Enfin c'est plutôt le quotidien des gosses qu'on voit. Et il faut le dire, ils sont trop mignons et jouent vraiment bien, à la différence de certains...

Les deux frères, Goichi et Ryoonosuke, souffrent un peu de l'éloignement, mais chacun a choisi la parent avec lequel il voulait vivre. Ils se passent des coups de fil en sortant de la piscine municipale tout en bouffant des glaces. Goichi le bouboule vit pépèrement avec sa mère chez ses grands-parents tandis que Ryoonosuke vit chez son père, le beatnik rockeur pas capable de faire une lessive.

Outre l'histoire un peu cucu du Shinkansen qui réaliserait les rêves, I wish est surtout l'occasion pour nous spectateurs occidentaux de zyeuter un peu plus dans la société japonaise, la banale, celle où les mecs chelous déguisés en poupées, les yakuzas, la technologie et autres centrales radioactives n'ont pas trop de raison d'être visibles.
On y découvre la vie dans une petite province calme du pays, parmi des papis pâtissiers qui veulent se faire un peu de beurre pour l'arrivée du TGV. Tout tourne autour de la famille, visiblement un thème récurrent chez Kore-Eda, qui avait sorti Still walking en 2008. Ce joli film traitait lui aussi des liens de famille et de l'évolution de chacun de ses membres, de la tradition culinaire et des traditions culturelles japonaises en général.

En bref, c'est un petit film gentil. Si vous devez choisir, regardez plutôt Still walking.

16 avril 2012

My week with Marilyn - Simon Curtis - 2012

My week with Marilyn raconte une semaine de la vie de Marilyn Monroe et de son coup de cœur du moment, le futur documentariste Colin Clark, à l'époque 3e assistant sur un film qu'elle tournait en Angleterre. Le présent film est une adaptation du bouquin de Clark, dans lequel il racontait cette aventure avec la superstar de l'époque. Voilà pour le scénario.
Côté réalisateur, Simon Curtis a, d'après mes tablettes, une filmographie pleine de séries TV et de téléfilms, et disons que ça se ressent. Le film ici présent est loin d'être raté, disons qu'il est très explicatif et démonstratif, propret, tiède, sans plus, moué. Oui, les années 60 c'est super à la mode en ce moment, mais ça suffit pas. La réalisation, c'est torché, misons plutôt sur les personnages, Simon !


Et là, heureusement que le casting met un peu d'étoiles dans les yeux, parce que sinon j'aurais frôlé l'ennui. Le choix des acteurs est à base de rosbif, vu que ledit film de Laurence Olivier, Le prince et la danseuse, était tourné en Angleterre. On va même y retrouver la meuf d'Harry Potter qui n'était pas à son avantage et... aurait dû rester à Poudlard.
Les deux acteurs principaux tiennent le film. Point barre. Y a aussi Kenneth Branagh en Laurence Olivier mais bon, heu, moué, bof.
On a d'un côté le pimpant, fringant, croquant Eddie Redmayne. Putain quel charme. Who putain, pourtant les peaux laiteuses, c'est pas mon rayon. Vous l'avez peut-être chopé sur Canal dans les Piliers de la terre (où il était question de bâtir des cathédrales et d'un clergé véreux et cupide). Il y jouait un fils de sorcière à la tête de feu. Et d'ailleurs My week with Marilyn est l'un de ses rares rôles dans un costume moderne (sans cotte de maille, j'entends). Le Moyen-Age faut croire que ça colle à la peau. Ou alors, c'est qu'il a une pure tête de mec du moyen-age, je sais pas...
De l'autre côté, c'est Michelle Williams qui incarne Marilyn. Ivre ou défoncée aux calmants, yeux de biche, sourire ingénu, tout y passe, on retrouve bien la star. Dans sa jeunesse, Michmich est allée à l'école de Dawson's Creek, puis elle a joué la femme éperdue dans Le secret de Brokeback Mountain (y avait de quoi !), et après aussi dans Shutter Island, bref, c'était une gentille abonnée aux seconds rôles de pleurnicharde.
Attention, minute féministe ! En même temps, tout le monde sait bien que les femmes sont les seconds rôles de la vie, hein...
Oui bon, et donc tout ça pour dire, comme on est tombé d'accord avec ma bande du ciné, c'était pas le film de l'année, mais c'était quand même sympa.