21 novembre 2011

L'ordre et la morale - Mathieu Kassovitz - 2011

Attention, boule puante !

Dans "Ce soir ou jamais", Mathieu Kassovitz était venu il y a quelques semaines défendre bec et ongles son film, face aux protagonistes (cette fois en chair et en os) de L'ordre et la morale et aux côtés de Philippe Legorjus, commandant du GIGN, qu'il incarne à l'écran.

La mauvaise foi des puissants papis d'une autre ère y était déjà flagrante (au final, Chirac qui feint la démence pour échapper à son procès le prouve tout aussi bien) et le peu de temps dont disposaient Kassovitz et Legorjus pour se défendre engendre un peu de frustration. Bref, toujours est-il qu'on n'est jamais si bien renseigné que par soi-même et que voir le film, ça aide à se faire une idée (hein, monsieur Pons ?).

Les faits : en 1988, un groupe d'indépendantistes Kanaks décide d'investir pacifiquement une gendarmerie. Après la mort de quatre gendarmes, les indépendantistes sont contraints de conduire les otages dans une grotte. De son côté, la France vit l'entre deux tours de l'élection présidentielle opposant le président Mitterrand à son premier ministre de cohabitation Jaques Chirac.


Plus de 20 ans après la prise d'otages de la grotte d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, Mathieu Kassovitz aborde ce sujet à contrepied de la version officielle. Que l'on prenne cette version pour parole d'évangile, tout simplement parce qu'elle est très crédible, ou que l'on craigne un parti-pris aveuglé par l'antigouvernementalisme notoire du réalisateur, finalement peu importe.
Dans tous les cas, le film est déjà une réussite visuelle grâce à une mise en scène forte et intelligente. Les scènes de l'introduction et du récit de la prise d'otages sont d'une efficacité et d'une puissance redoutables. Kassovitz n'y met pas de chichi, juste des bonnes idées, au service de la narration et de l'émotion.
L'ordre et la morale constitue en soi une preuve flagrante que le cinéma français (l'autre, celui dont on nous abreuve le reste de l'année) manque de souffle, d'inspiration et d'ambition. J'ai longtemps rechigné à chier sur le cinéma hexagonal, mais là je dois avouer que la différence est flagrante. C'est un peu comme bouffer du Mcdo pendant des années et finir par se faire un burger maison : c'est une révélation.

Vient ensuite la partie "ces gens qui nous gouvernent, quelle belle bande d'enculés" à laquelle j'adhère totalement. Et c'est cette prise de position qui donne tout son souffle au film, qui le rend tellement humain.
Du début à la fin, Kassovitz-Legorjus n'aura de cesse d’œuvrer pour une solution pacifique. Chargé de négocier la libération des otages et d'éviter le bain de sang, Legorjus se heurte à l'aveuglement des politiques qui veulent sauver leur peau dans l'élection présidentielle et à l'entêtement des militaires qui ne se sont pas engagés pour fraterniser... La volonté naturelle de préserver la vie est broyée par la grosse machine politique. Ça foutrait presque la gerbe si ce n'était pas déjà notre quotidien.
Au XXe siècle, l'humanisme n'est plus aux commandes. Seul compte le pouvoir. Au détriment du reste, de l'Homme, de la paix et grâce à l'appui de la violence.

Le seul petit bémol, ce sont des rôles parfois un peu mal joués à mon goût et des scène d'engueulades souvent poussives...

Bref, courrez vite au cinéma.

2 commentaires:

  1. Malgré que ce film soit très bien réalisé, il s'agit d'un film fortement « partisan, manichéen et manipulatoire » comportant une pléthore de mensonges. Il ne retrace et ne respecte en aucun cas la vérité historique (contrairement à ce qu’affirme continuellement Kassovitz).
    Ce réalisateur, en réécrivant l’histoire, salit l’honneur et la mémoire des 4 gendarmes assassinés à Fayaoué et des militaires tombés lors de la libération des otages. Un comportement inacceptable.
    Concernant Legorjus, ancien capitaine du GIGN, il a perdu toute crédibilité auprès de ses hommes et de l'armée suite à cette affaire. Il faut savoir que ce dernier, contrairement à ce qu’on voit dans le film, n’a jamais participé aux deux assauts, et une fois sorti de la grotte, il n’y remettra plus jamais les pieds… D’ailleurs, l’ensemble des anciens du GIGN parlent à son égard d’une « erreur de casting ».
    Le capitaine Barril, affirme, dans son ouvrage « Guerres secrètes à l’Elysée’ », (pages 296 et 297) que : « Philippe Legorjus s’est fait capturer bêtement …. il a réussi ce que nous (lui et Prouteau) avions toujours su éviter : faire prendre des gendarmes en otages. »
    Philippe Legorjus est un homme qui dit tout et son contraire. Son témoignage n'est en aucune manière fiable.
    Voici le témoignage de Jean Bianconi :
    http://www.gazetteinfo.fr/2011/11/23/jean-bianconi-veut-en-finir-avec/
    et celui de deux anciens du GIGN :
    http://www.gazetteinfo.fr/2011/11/23/lordre-la-morale-des-anciens-du/
    Par ailleurs, cette présentation de tous les Kanaks (preneurs d’otages) comme n’étant ni des sauvages, ni des terroristes, mais juste » des pères de familles » me dérange fortement. Kassovitz nous les présente beaucoup trop comme de braves types, qui ne voulaient tuer personne : « on a juste affaire à des types qui se sont mis dans la merde ». Le ton est donné dès le départ…
    Et ceci explique pourquoi Kassovitz a omis intentionnellement de reprendre dans son film les conditions de détention des otages (simulacres d’exécution…). C’est une honte de négliger ce traitement barbare qui a été infligé aux otages. Tout cela dans un seul but : éviter de ternir l’image de « gentils » ravisseurs.
    Je tiens à préciser que tous les preneurs d’otages ne sont pas à mettre dans le même panier : il y a
    certains Kanaks qui ont été entraînés dans cette galère, et ses conséquences qu’ils ne voulaient pas, des braves types en fait. Entraînés par qui ? Par des fous, des illuminés dont Alphonse Dianou. Rappelons quand même que ce dernier, après avoir tiré dans le dos de l’adjudant chef Moulié désarmé, l’a froidement achevé à l’arme blanche (d’ailleurs il s’en vantera à plusieurs reprises : confirmé par le rapport de la Ligue des droits de l’homme).
    Dans le film, le portait dressé d’ A. Dianou est totalement à l’opposé de cette vérité. Pendant l’attaque de le gendarmerie, on le voit comme figé, comme s’il était dépassé par les événements, quel MENSONGE monsieur Kassovitz et vous le savez puisque vous avez soi-disant lu le rapport de la Ligue des droits de l’homme… Ce dernier présente A. Dianou comme un homme instable, incohérent et de très excité. Pas ce personnage que vous ne présentez… Je pourrais encore parler longuement sur toutes ces contre-vérités que comporte ce film.
    Plus troublant encore. Je me suis procuré le rapport de la ligue des droits de l’homme sur lequel Kassovitz affirme s’être fortement appuyé. Après une étude approfondie de ce document, je constate que Kassovitz a écarté un certain nombre d’éléments qui discréditent sa vision des événements…

    Bref ce film n’est qu’une pure fiction. Kassovitz en ne prenant pas en compte les témoignages de tous les protagonistes de cette affaire, et à fortiori, à préférer la polémique à la vérité historique fait un véritable bide avec ce film. Oui c’est un gros échec. Et cela est dommage, il est passé à côté de quelque chose et il va s’en mordre longuement les doigts…

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  2. C'est un coup des templiers, Kassovitz est avec eux. Rejoints les Asshishiyuns, si tu veux révéler la vérité au grand jour et lutter contre la pensée unique. Il nous faut plus de copier/coller sur les blogs souverainistes.

    Non à la dictature lacrymale.

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