29 mars 2011

True grit - Ethan & Joel Coen - 2011

Chalut l'ami ! Chi t'aimes les weshterns avec des mecs qu'ont les qui chuinte, bah tu vas kiffer True grit ! Yep (rrriicckk pflu).
Alors si j'ai bien compris, True grit c'est l'histoire d'une adolescente qui part à la recherche de l'assassin de son père. Elle s'adresse au chasseur de prime le plus réputé du comté (et qui a le plus de cran), Rooster Cogburn, alcolo et rustre notoire. Parallèlement, Matt Damon le Texas Ranger (qui chuinte aussi) traque le dit assassin pour des faits pas très reluisants dans la contrée de Chuck "Walker" Norris.
La question qui me trucule, c'est surtout pourquoi les mecs chuintent-ils ? Question de chicots pourris et donc manquants ? Parce que c'était la coutume américaine à l'époque ? Parce que quand les gosses étaient petits, papa Cohen racontait des histoires de chercheurs d'or avec cet accent ? Sinon peut-être qu'à l'Actor Studio, c'est comme ça qu'on dit qu'il faut jouer... (jouer quoi ?) Mystère et boule de branches passant dans le désert... D'ailleurs je comprends pas non plus pourquoi Isabelle Mergaut n'apparaît pas dans les crédits... Elle aurait fait une excellente tenancière de bordel. (Et sinon le film ?...)
 
A part ça, je me suis quand-même moins ennuyée que devant un western spaghetti normal (oui en effet ce n'est pas un western spaghetti du tout), mais je me suis tout de même un petit peu fait chier : les rebondissements sont assez prévisibles (si moi je les ai vus venir, alors vous imaginez bien le degré de prévisibilité !!) et puis c'est quand-même bourré de bons sentiments, la petite fille pugnace et pleine d'idéaux (lesquels ?) qui va faire fondre le cœur du vieux briscard désabusé... Waouh, c'est du jamais vu.

Ma partenaire a visiblement dormit par intermittence tant son discours sent bon le nawak. Oui, True Grit est jonché de bons sentiments mais l'originalité (si on peut dire ça d'une adaptation) c'est que la gamine n'a qu'un "idéal" voir l'assassin de son père 6 pieds sous terre ; que cette même gamine est drôlement couillue pour son âge et qu'elle est super crédible ; enfin son rapport avec Rooster est tout sauf évident tant ils ne font que se tester tout le long du film (d'où le titre aussi). Si les bons sentiments et les histoires prévisibles faisaient de mauvais films, nous devrions jeter aux ordures des films comme Le Parain, Casablanca, Lawrence d'Arabie, La nuit nous appartient etc. Les frères Cohen conjuguent parfaitement leur univers de personnages foireux avec l'Amérique post-sécession du roman. Les codes du western sont complètement revus à commencer par les duels, ici absents. Comme pour The barber et son lien au film noir, True Grit est un western qui ne dit pas son nom.

Moi qui ne suis pas plus fan de western que de comédie romantique avec Jennifer Aniston ou Judd Law, je prends mon pied. True Grit est une histoire honnête, sans prétention, brillamment réalisée, les plans sont magnifiques sans être m'as-tu-vu, les comédiens impec, un film qui glisse tous seul quoi ! Un film qui mérite 3 étoiles ***, quand on voit tous ces films qui ne s'assument pas (Black Swan) et qui ne tiennent jamais leur promesse (The King's Speech), on se rassure et apprécie à leur juste valeur des films comme True Grit. Bon moi je vais me mater The Last Boy Scout, bonne soirée.

27 mars 2011

127 heures - Danny Boyle - 2011

Moi, voir un film sur un mec qui s'auto-mutile ? Alors ça, zamais ! Déjà que j'ai gravement souffert pour les ongles de Nathalie Portman dans Black Swan, que j'ai refusé d'aller voir Burried par peur de la suffocation, là c'était juste pas possible.
Bon bah finalement j'ai accepté, parce que c'était la pénurie de films cette semaine là et parce qu'au final, l'histoire de ce mec, Aron Ralston, m'avait toujours fascinée au plus haut point.
Le postulat de départ est simple : on a un mec, seul, entre deux parois rocheuses, pendant plusieurs jours (127 heures, faites le compte vous-même, j'ai fais un bac L). Comment faire un film là-dessus ? Ou plutôt comment réussir un film là-dessus ?
Ça faisait bien longtemps qu'un film aussi simple, frais et vrai ne m'avait autant enthousiasmée, à tel point que je pourrais presque retourner le voir quelques jours après l'avoir digéré. Ce qui fait de ce film un si bon film tient je pense d'une part à la prouesse technique de tenir le spectateur éveillé sur un scénario si "mince" et d'autre part (mais qui au final nourrit la première) à la performance ou disons plutôt à l'apparente facilité et fraicheur de James Franco.
Pas une goutte de pathos (sauf peut-être l'espèce de vision gnan-gnan blonde de la fin... dans laquelle on se laisse prendre volontiers, vu l'heure et demie que l'on vient de passer), une pointe d'humour, une BO au poil, un rythme parfaitement maîtrisé et des trésors d'idées pour faire passer la pilule d'un mec au fond du gouffre. Le film surprend déjà sur ce postulat, tout le monde s'attend à 1h30 de boucherie et de douleur et au final on ne comptera que 5 minutes d'automutilation. Au lieu de ça on se retrouve face à l'introspection d'un mec qui à "le mental". Chose évidente quand on y pense, toujours est-il qu'il faut savoir le faire et le duo de scénaristes Boyle-Beaufoy réussit dans la simplicité la plus évidente en prenant un parti simple : se dire que quand tu fais une connerie, tu reviens en arrière et penses à tes conneries. Ajoutez à cela des oppositions foule/désert, nature belle/cruelle, individualisme/solidarité... vous obtenez le plus surprenant des feel-good movie (genre généralement prévisible et cul-cul au possible).
Et James Franco, JAMES FRANCO !!! Les oscars ne se sont vraiment pas trompés en le faisant figurer dans la liste des nominés de 2011. Voilà pour 127 heures.