Bienvenue dans l'Amérique dite profonde, celle des rednecks qui ne jurent que par le lien familial, la bière et les concours de pets. La famille Eklund/Ward est composée de la mère, Alice, une Carmela Soprano dégénérée avec les thunes en moins, sept sœurs 'très distinguées' (savant mélange de Roseline Groseille et de la femme à barbe) et de deux frères : Micky et Dicky. Oui, c'est un peu la famille de Cleytus dans les Simpson.
Dicky (Christian Bale, qui doit pas peser plus lourd que Kate Moss mouillée sortant d'un brunch à la saucisse, toujours parfait) s'est assis sur son passé de boxeur pro et entraine son frérot à marcher dans ses pas. Maman tient les comptes et organise les combats, papa coache, les sœurs font les groupies et Micky (Mark Wahlberg) fait ce qu'il peut pour rendre tout ce petit monde aussi fier de lui qu'ils le sont de Dicky, seule réussite de la famille.
En clair, le véritable auteur du film n'est pas son réalisateur mais son producteur, Mark Wahlberg. Il fut l'idole des pucelles dans les 90's en ayant suivi son grand frère Donnie dans l'aventure NKOTB, un des premiers boys bands de l'époque. Comme Miky Ward avec sa famille, Marky Mark a longtemps cherché à contenter une bande d'amateurs qui s'improvisaient imprésarios (nous aussi on en connait beaucoup) et finissait parfois par faire n'importe quoi (comme cette photo). Mark Wahlberg, le producteur, nous a déjà conté dans la très bonne série Entourage les déboires d'un jeune comédien qui veut réussir à Hollywood malgré un "entourage" de clampins.
Peut être trop occupé à canaliser sa famille, Walberg galère pour faire The Fighter et bien qu'il ait trouvé le Dicky idéal avec Bale, il parie sur le mauvais canasson en choisissant Russel derrière la caméra. Peut-être là par pur opportunisme (ne soyez pas naïfs, quand les frères Weinstein, producteurs et distributeurs du film, vous offrent un film comme ça, on parle Oscar avant la signature du contrat), Russel semble dépassé à tous les niveaux. Le premier tiers du film semble présenter Dicky (Bale) comme le personnage principal puis se recentre vers Micky pour encore une fois se faire voler la vedette par Dicky jusqu'à ce qu'il reprenne son titre de lead character jusqu'au gong final. Autant dire que le scénario s'éparpille. Un peu à l'image de ce boxeur qui a besoin de son frère pour être un champion, Russel se planterait sans ses acteurs, surtout les seconds rôles. L'histoire est poignante, Christian Bale et Amy Adams sont excellents, Walberg ni nul ni bon... bien au contraire (sic), et le bon choix de Russel (si c'est le sien) de foutre des pures têtes de cul dans le film n'est certes pas nouveau à Hollywood mais fonctionne plutôt bien.
Pour ce qui est des combats de boxe, on sent que rien n'est travaillé, la technique comme la chorégraphie, des entrainements aux combats filmés à la vidéo, pour faire TV mais pas plus. C'est con d'avoir une idée et de ne pas aller jusqu'au bout. Ces mêmes combats ressemblent plus à des échanges de claques dignes d'une barbichette qu'au monumental Raging Bull de Scorsese.
C'est pourtant sur les traces du duo DeNiro-Scorsese (dans Raging Bull surtout) que Marky veut marcher mais sans inspiration derrière la caméra, il n'y a que les acteurs pour sauver le film. Le principal écueil du film de David O. Russel est que Micky Ward aurait pu être boulanger, cela n'aurait rien changé à l'histoire. Dans Raging Bull, Jack La Motta est clairement fait pour être boxeur et malheureusement peut-être que pour cela. Sa rage naturelle, qui lui vaut son surnom, détruit sa vie. La boxe a donc une influence sur le personnage, et la présence de combats est logique, d'où l'intérêt pour Scorsese d'en faire de grands moments de grâce. Là se situe la beauté de son personnage. Pour The Fighter, le titre du film ne se justifie que par le statut professionnel et non le tempérament de Micky Ward. Il est boxeur... ok. Il a des problèmes avec sa famille mais les autres les règlent à sa place : Charlène pour qu'il s'entraine ailleurs, Dicky pour réconcilier Charlène avec Micky. Ce Micky n'agit pas, il subit au lieu d'encaisser (pourtant le talent de Micky le Boxeur), ce qui est une différence, être boxeur ne lui sert à rien dans le film, pas étonnant que le réal ne propose pas grand chose d'intéressant avec ses combats de boxe.
Essayez d'imaginer Micky Ward bûcheron, le film s'appellerait peut être The Lumberjack, mais l'histoire serait exactement la même, c'est bien pour l'universalité, mais ça reste fade au palais.
Pour ce qui est des combats de boxe, on sent que rien n'est travaillé, la technique comme la chorégraphie, des entrainements aux combats filmés à la vidéo, pour faire TV mais pas plus. C'est con d'avoir une idée et de ne pas aller jusqu'au bout. Ces mêmes combats ressemblent plus à des échanges de claques dignes d'une barbichette qu'au monumental Raging Bull de Scorsese.
C'est pourtant sur les traces du duo DeNiro-Scorsese (dans Raging Bull surtout) que Marky veut marcher mais sans inspiration derrière la caméra, il n'y a que les acteurs pour sauver le film. Le principal écueil du film de David O. Russel est que Micky Ward aurait pu être boulanger, cela n'aurait rien changé à l'histoire. Dans Raging Bull, Jack La Motta est clairement fait pour être boxeur et malheureusement peut-être que pour cela. Sa rage naturelle, qui lui vaut son surnom, détruit sa vie. La boxe a donc une influence sur le personnage, et la présence de combats est logique, d'où l'intérêt pour Scorsese d'en faire de grands moments de grâce. Là se situe la beauté de son personnage. Pour The Fighter, le titre du film ne se justifie que par le statut professionnel et non le tempérament de Micky Ward. Il est boxeur... ok. Il a des problèmes avec sa famille mais les autres les règlent à sa place : Charlène pour qu'il s'entraine ailleurs, Dicky pour réconcilier Charlène avec Micky. Ce Micky n'agit pas, il subit au lieu d'encaisser (pourtant le talent de Micky le Boxeur), ce qui est une différence, être boxeur ne lui sert à rien dans le film, pas étonnant que le réal ne propose pas grand chose d'intéressant avec ses combats de boxe.
Essayez d'imaginer Micky Ward bûcheron, le film s'appellerait peut être The Lumberjack, mais l'histoire serait exactement la même, c'est bien pour l'universalité, mais ça reste fade au palais.